Une usine classée Seveso. (illustration) ( AFP / PHILIPPE LOPEZ )
L'entreprise de produits chimiques pour la pharmacie, l'alimentation et l'industrie WeylChem Lamotte a annoncé lundi à ses salariés une réorganisation qui "pourrait entraîner" une centaine de licenciements sur son site de Trosly-Breuil (Oise), a-t-on appris mardi auprès de l'entreprise et d'un syndicat.
La perte du "premier client" de l'entreprise, représentant presque 40% de son chiffre d'affaire en 2023, impose "l'arrêt complet d'une des quatre activités de la société", la production d'un composé organique nécessaire à la fabrication d'un fongicide, écrit WeylChem Lamotte dans un communiqué de presse.
"Un projet de réorganisation, recentré sur les trois gammes principales de produits, est indispensable pour assurer la pérennité du site", assure la direction, en précisant que "ce projet pourrait entraîner au maximum 101 licenciements" sur ce site qui emploie environ 400 personnes.
WeylChem Lamotte pointe dans son communiqué "une concurrence internationale agressive, en particulier des producteurs chinois qui offrent des prix significativement bas" pour certains de ses produits, concurrence qui serait à l'origine de l'érosion de ses volumes et de ses marges ces dernières années.
La spécialité de WeylChem Lamotte, dont l'usine dans l'Oise est classée Seveso seuil haut, est la production de glyoxal et d’acide glyoxylique, ingrédient central de la vanille artificielle, selon son site internet.
Le projet de réorganisation a été présenté lundi lors d'un comité social et économique extraordinaire.
Selon Grégory Dubos, délégué CGT, syndicat majoritaire sur le site, le "premier client" mentionné par la direction est le groupe de semences et produits phytosanitaires Syngenta et la production de composés qui permettent de fabriquer un fongicide représente "45 à 50 emplois".
Mais d'après M. Dubos, d'autres emplois sont menacés par une "externalisation des fonctions supports, comme la logistique". Il estime que 129 postes risquent d'être supprimés au total, en comptant le non-remplacement de départs.
Le syndicaliste déplore le "manque d'anticipation" de l'entreprise. "La perte de Syngenta était connue depuis longtemps, le problème, c'est qu'ils n'ont rien trouvé en remplacement", a-t-il déploré.
Des négociations ont démarré mardi entre la direction et les responsables syndicaux.
Le groupe WeylChem emploie "environ 1.700 personnes", au sein de "11 entreprises" en Europe et aux Etats-Unis, selon son site internet.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer